En quoi le coaching scolaire d'aujourd'hui est différent du coaching scolaire d'hier ?
C'est à cette question que je me propose de répondre dans cet article.
Poser cette question, c'est en même temps penser aux défis qui attendent le coach scolaire aujourd'hui dans l'accompagnement qu'il propose aux étudiants.
Les étudiants que nous coachons aujourd'hui font partie de la génération Z. Même si je suis convaincu que la carte n’est pas le territoire, pour la bonne compréhension des défis qui attendent les coachs scolaires, je vous propose de faire un petit détour par les spécificités souvent reconnues chez les jeunes d’aujourd’hui.
Quelles sont leurs spécificités ?
Quelles sont leurs forces ?
Mais aussi quels sont leurs pièges ?
Les jeunes de la génération Z sont actuellement, soit en fin d’année secondaire, soit en haute école ou à l’université.
Ils sont suivis par les jeunes nés depuis 2010 : la génération alpha dont je ne parlerai pas encore dans cet article.
Une des premières spécificités qu’on leur donne, c'est leur quête de sens.
Ce sont des étudiants qui ont besoin de mettre un sens dans ce qu'ils font.
Les jeunes d'aujourd'hui y mettent une priorité.
Le coach scolaire devra en tenir compte ET commencer son accompagnement par cette quête de sens.
C'est important, par exemple, que le jeune détermine lui-même son objectif.
J'y reviendrai lors du prochain article.
Deuxième spécificité de ces jeunes, c'est qu'ils cherchent l'authenticité.
Ils ont besoin d'un coach qui est authentique et ils vous le rendront bien .
Troisième spécificité, que nous retrouvons souvent chez les jeunes, c'est leur attachement à la liberté. Ils aiment choisir de manière complètement libre.
Une nouvelle fois vous pouvez comprendre pourquoi, dans le coaching scolaire, c'est important que l'objectif que vous travaillez avec l'étudiant soit bien son objectif et que vous vous en soyez bien assuré.
Dans le cas contraire, comme l’objectif imposé ne va pas répondre à un sens pour lui, ni satisfaire ses valeurs, il y a beaucoup de chance que le coaching tourne en rond.
Attention, aussi, aux faux-semblants et à la manipulation.
Ils peuvent vous faire croire que ça avance et qu'ils veulent travailler à atteindre l’objectif fixé et ne rien faire en même temps.
Si vous vous rendez compte que l’étudiant vous balade, posez vous la question de savoir si vous êtes bien sur le bon objectif pour lui !
Quatrième spécificité : ces étudiants sont principalement dans le moment présent.
La qualité du moment présent est prioritaire à une éventuelle qualité dans le futur.
Ils préfèrent prendre du plaisir aujourd'hui plutôt qu'anticiper une éventuelle souffrance dans le futur.
Cinquième spécificité : ils sont hyper connectés.
On entend souvent que les jeunes n'ont plus de vie sociale car ils sont connectés à leur GSM.
En fait, la réalité est complètement différente puisque c’est la génération qui est la plus connectée aux autres mais sous une autre forme.
Nous l’avons bien observé durant les confinements.
On s'est bien rendu compte de la souffrance de tous ces jeunes qui, d'un jour à l'autre, se sont retrouvés privés de leurs amis, de leurs contacts, de leurs relations.
Et pour cette génération, cela a été une grande souffrance.
Sixième spécificité : l'apprentissage via Internet, via les réseaux sociaux prend une place importante. Ressource qu'ils utilisent encore trop peu souvent dans leurs études.
Rajoutons à cela que c'est une génération multitâches qui réussit à faire plusieurs choses en même temps. Il s’agit d’un réel mode de vie.
Ils sont capables de regarder un film et en même temps de suivre une formation en e-learning, d'écouter un morceau de musique et d'aller sur les réseaux sociaux.
Ils sont capables de faire plein de choses en même temps, avec ses avantages et avec ses pièges bien sûr.
Rajoutons encore qu’ils aiment le travail collaboratif, ils aiment travailler en groupe.
Et puis encore une chose qui est hyper importante, il est indispensable que les choses aillent vite et en cela, ils prônent l’efficacité.
Toutes ces spécificités sont à la fois des RESSOURCES et en même temps des PIEGES.
Maintenant que je vous ai posé les spécificités de cette génération, je me permets de vous rappeler ce que j'ai déjà dit ci-dessus : la carte n'est pas le territoire !
Ce n'est pas parce que vous avez un jeune devant vous qui fait partie de cette génération
Z que systématiquement, il adhère à tout ce que je viens de dire.
Alors, pourquoi est-ce que je prends du temps de vous écrire tout cela ?
Tout simplement, parce qu'aujourd'hui, ces traits de caractère sont exacerbés par les trois années perturbées par la crise sanitaire.
Rappelez-vous :
En mars 2020, le monde entier est confiné, les jeunes aussi.
Le système scolaire est figé, s'arrête.
Pas d'examen dans la plupart des écoles, plus d'évaluations, des cours qui sont laissés, à l'abandon.
Une rentrée scolaire en septembre 2020 qui redémarre sur base d'un confinement avec énormément de cours en ligne.
Avec aussi, il faut le reconnaître, des professeurs qui ne sont pas formés à la technique, à la formation des cours en visioconférence, des cours en ligne.
Et donc, pour certains étudiants, c'est une catastrophe en termes de concentration, en termes d'apprentissages, en termes de décrochage.
En septembre 2021, les cours redémarrent en version hybride : présentiel et visioconférences.
Mais surtout le système scolaire redémarre de la même manière que trois ans auparavant sans réellement se remettre en question et sans mettre de la conscience sur les changements qu’ont apporté ces 3 années de crises.
En juin 2022, certains étudiants se retrouvent pour la première fois depuis trois ans confrontés au réel enjeu des examens sans soutien, sans suivi.
Et face à ce défi, la réponse la plus évidente pour certains étudiants (de plus en plus nombreux), c'est le décrochage scolaire.
Alors qu'est ce qui explique aujourd'hui cette situation ?
Première cause, j’en ai déjà parlé ci-dessus : les cours en distanciel ont mis une difficulté supplémentaire pour tous ces jeunes qui avaient déjà des problèmes de concentration, d'attention, de démotivation. Au fur et à mesure des mois, l'écart s'est creusé entre leurs acquis réels et les acquis exigés.
La problématique qu'il y a derrière ça, c'est que les cours en distanciel ont renforcé la perception que les cours représentent une perte de temps, qu'on s'y ennuie et qu'il y a tellement de choses à faire plus intéressantes à côté de ça.
Quand vous êtes en distanciel et que vous n’êtes pas obligé d'allumer votre caméra, vous comprenez que c'est très facile de dériver de l'apprentissage vers d’autres tâches plus ludiques.
Deuxième cause : le manque d’effort à produire pour réussir. Durant ces trois années scolaires, les étudiants n'ont pas dû faire beaucoup d'efforts puisqu'ils n'ont pas souvent été évalués.
Arrivés en juin 2022, au moment où ils devraient redoubler d'efforts, c’est mission impossible pour eux.
C'est très dur pour un jeune qui, à treize, quatorze ans, n'a pas dû faire d'efforts de lui demander d'en faire quand il est âgé de seize ans.
D’autant plus qu’ils n’ont parfois reçu aucun soutien lors de la reprise des évaluations.
On peut considérer que le système d'avant a juste repris comme si rien ne s'était passé.
Et si vous vous retrouver dans cette situation et que vous ressentez ne pas être armé, ne pas avoir assez de ressources pour relever le défi, cela vous met en situation de stress.
Et en situation de stress, soit
- Vous combattez : ce sont les étudiants qui ont redoublé d’efforts pour y arriver ;
- Vous fuyez : c’est le décrochage scolaire ;
- Vous êtes paralysé de peur : ils procrastinent avec l’échec scolaire comme conséquence.
A cela, vous rajoutez un argument que j'ai beaucoup entendu l'année dernière dans mon cabinet de coach et c'était vraiment une nouveauté : le diplôme ne sert pas à grand-chose.
C'est cette conviction, cette croyance qu'il ne faut pas nécessairement de diplôme pour réussir dans sa vie.
Pour certains jeunes, le diplôme n'est plus la garantie du succès.
Et pour preuve, Internet vous montre plein de personnes qui ont réussi en n'ayant même pas passé leur CESS en Belgique ou leur bac en France.
On revient à la question du manque de sens qu’ils trouvent dans les études et qui sert de terreau au décrochage scolaire.
Tout cela existait déjà en 2019 mais avec la crise sanitaire, tout ce qui était déjà sous-jacent avant le covid a été amplifié
Vous comprendrez, au vu de ce que je vous ai expliqué, qu'un coach scolaire a intérêt à être solidement équipé, à avoir vraiment un ancrage au niveau de son savoir-faire et de son savoir être pour répondre aujourd'hui aux défis du coaching scolaire, aux défis parfois inconscients que lui proposent les étudiants.
Dans le prochain article, je vous donner de belles pistes d'accompagnement !
A SUIVRE !
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